Communiqué de presse : ADPAH de Vienne, le parfait exemple de la mauvaise gestion de la majorité départementale pour les aides à domicile

Depuis plusieurs mois, le groupe Isère Écologie et Solidarités alerte les Isérois sur la situation très dégradée dans laquelle se trouvent les Services d’Aide à domicile (SAAD) et sur la responsabilité particulière du Département de l’Isère dans cette situation. Après avoir tardé et même non-compensé la rétroactivité de certaines augmentations de salaires, le Département a engendré des problèmes critiques de trésorerie et ainsi fragilisé les structures. Ainsi, après la liquidation judiciaire et la reprise de l’ADPA de Grenoble fin 2023, c’est au tour de l’Association d’Aide à Domicile Personnes Âgées et Handicapées (ADPAH) de Vienne de voir son activité être reprise ce mois-ci. Nous sommes soulagés de savoir que la quasi-totalité des emplois et le service à une centaine de bénéficiaires seront conservés… mais à quel prix ? Rappelons que les procédures judiciaires occasionnent beaucoup d’incertitudes tant pour les salariés que pour les personnes en perte d’autonomie pour qui les aides à domicile sont indispensables. 

Chef de file de l’autonomie, le Département a non seulement la responsabilité de s’assurer de l’offre d’aide à domicile sur notre territoire mais il a les moyens d’appliquer une tarification horaire soutenant un modèle économique à l’équilibre. Cependant la majorité du Conseil Départemental a fait d’autres choix politiques : le service public qu’il délègue est déficitaire, donc non durable. Alors que les recettes du Département de l’Isère ont augmenté ces 3 dernières années, la majorité a préféré économiser 100 millions d’euros sur les politiques de solidarités. La reprise difficile de l’ADPAH de Vienne en est l’illustration parfaite : aucun candidat n’avait déposé de dossiers de reprise lors des deux premiers tours de la procédure judiciaire, la tarification horaire du Département étant jugée trop basse pour intéresser un repreneur. Pour le troisième tour, une structure privée a créé pour l’occasion une association afin de bénéficier de tarifs plus élevés. Elle a même demandé l’engagement du Département à soutenir son modèle économique à hauteur de 3,8 millions d’euros sur 4 ans ! Dans l’avenant liant cette association au Département, il est clairement stipulé qu’une grande partie de ces aides vont permettre de compenser le déficit d’exploitation : cela démontre bien que le Département sait pertinemment que les tarifs qu’il fixe sont trop bas.

Les élus du groupe Isère Ecologie et Solidarités s’interrogent à plusieurs titres : 

  • Pourquoi avoir choisi d’aider à hauteur de 3,8 millions d’euros une nouvelle structure après avoir refusé il y a plusieurs mois la demande de l’ADPAH de Vienne de l’aider à hauteur de 800 000 euros sur 2 ans ?
  • Sur quels critères une subvention est-elle accordée aux uns et sur quels critères est-il décidé de laisser s’effondrer les autres ? 

Car in fine, la reprise de l’APDAH par un nouvel acteur coûte plus cher aux contribuables que si l’association avait été aidée dans les temps. N’en déplaise au Président du Conseil Départemental qui s’attaque aux personnes pour tenter de les discréditer plutôt que de répondre à leurs arguments. Qui peut croire que l’ADPAH était mal gérée quand le repreneur demande bien davantage d’aides sans assurer un meilleur service aux usagers ou de meilleures conditions de travail aux salariés ? 

Ce qui s’est produit à Vienne risque fatalement d’advenir ailleurs, tant les difficultés de la profession semblent communes à tous les organismes isérois, privés comme associatifs. Se pose donc une question d’équité entre les différentes structures du territoire puisque le Département aide ostensiblement la nouvelle association créée pour la reprise de l’ADPAH de Vienne mais ne revalorise pas pour autant les conditions tarifaires pour les autres structures, qui peinent toujours à trouver un équilibre économique. Les élus du groupe Isère Ecologie et Solidarités dénoncent fermement cette posture arbitraire et demandent la révision des conditions tarifaires des structures d’aides à domicile. Les conséquences sont importantes pour l’attractivité du métier d’aide à domicile en Isère et donc l’offre de soin pour les personnes les plus vulnérables.

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