Intervention de Jérôme Cucarollo lors de la Séance publique du 27 septembre 2024 au conseil départemental de l’Isère
Une drôle de séance publique
Permettez moi de commencer par faire part de mon trouble sur l’apparente contradiction qu’il peut y avoir entre des délibérations qui ont été présentées lors de cette séance.
Car étonnamment, à part quelques questionnements, nous sommes en accord avec l’essentiel des principes contenus dans ce schéma tourisme et montagne. On sent que l’ensemble des acteurs qui se sont impliqués, notamment dans le diagnostic, ont bien saisi les enjeux que pose notre département en matière de mutation de son activité touristique.
Le début de la fin du “tout-ski” est déjà très engagé, c’est écrit dans le rapport et nous en avons parlé en commission, il y a de fortes chances que les premières stations de moyenne montagne commencent à fermer définitivement leurs portes cette année ou à très court terme. Il est du devoir des collectivités mais de la puissance publique en général d’accompagner ces stations dans leurs transitions et les habitants qui en vivent, et je sais que l’ensemble de l’assemblée ici partage cet objectif.
Je vais vous dire ce qu’on a trouvé intéressant tout d’abord :
- L’objectif d’intégrer l’ensemble des politiques départementales au sein de la stratégie tourisme ;
- La prise en compte des spécificités des territoire notamment plaine/montagne ;
- La volonté de se tourner vers les jeunes générations
Attendons de voir les résultats concrets mais ce sont des axes intéressants qui rejoignent ce que l’on dit depuis des années sur la mutation et la diversification touristique.
En revanche, je passe rapidement sur la mention de l’aéroport qui s’inscrit dans une démarche de décarbonation. Il ne faut quand même pas se moquer du monde.
Un certains nombre de questions
Par contre, la lecture de ce schéma tourisme et montagne appelle un certain nombre de questions :
Enfin, et c’est évoqué dans le rapport en page 11, comment allons nous accueillir de nouveaux publics notamment en montagne? Ils sont attirés par des températures plus clémentes en été ou par les communications d’influenceurs sur les réseaux sociaux ?
Je n’ai pas bien compris si dans le schéma il est souhaité de continuer à équiper et donc artificialiser les territoires de montagne ? Nous pensons qu’il est nécessaire d’investir dans l’humain par l’accompagnement des touristes vers des sorties basées sur la compréhension de l’histoire du territoire et de ses richesses naturelles.
On y parle beaucoup de développement, mais aussi de surfréquentation. Quand va-t-on clairement fixer des limites d’accueil des différents sites touristiques isérois ?
Dans les fiches action, on ne parle pas de la clientèle locale. N’est-il pas prioritaire de se tourner vers celle-ci? D’autant plus que son déplacement court est celui qui a le moins d’impact négatif pour nos territoires ?
En conclusion, nous voterons pour ce rapport. mMais serons vigilants à ce que celui ci soit appliqué de manière cohérente avec le rapport Isère Durable.