Budget 2024 : notre proposition pour un Revenu de Solidarité Jeunesse

Les jeunes de 18 à 24 ans sont une catégorie de population à la fois particulièrement touchée par la précarité, et très peu prise en compte par les politiques sociales dans leur ensemble. Ainsi, malgré de nombreuses promesses des gouvernements successifs, le RSA pour les jeunes en situation de précarité n’existe toujours pas.

Selon la direction de la recherche, des études de l’évaluation et des statistiques, c’est 1 jeune sur 4 qui est en situation de pauvreté, taux qui peut monter jusqu’à 1 sur 3 pour celles et ceux qui ne vivent pas avec leurs parents. 

Il ne s’agit donc pas d’un phénomène restreint, mais bien d’une réalité qui touche un grand nombre de jeunes iséroises et isérois. 

L’inflation galopante vient prolonger le contexte  d’après-Covid qui a appelé des solutions nouvelles et exceptionnelles. Ces dernières années, de nombreuses mesures de soutien ont été prises par l’État et les collectivités qui auraient été jugés impossibles avant la pandémie.

Si nous souhaitons, dans l’idéal, que le RSA soit ouvert et financé par l’État dès 18 ans, les collectivités qui en ont les moyens peuvent faire des expérimentations à leur niveau. 

Ainsi, lors de la séance du débat d’orientation budgétaire nous affirmions sous vos moqueries que nous représentions l’écologie des solutions. Nous l’affirmons toujours. La métropole de Lyon justement, qui dispose des compétences départementales et est présidée par un écologiste, a mis en place depuis 2021 un revenu de solidarité jeune (RSJ). 

Ce dispositif, véritable succès qui fête ses deux ans, inspire d’autres collectivités comme le département de Meurthe-et-Moselle.

L’Isère, grâce à sa capacité financière, doit s’engager sur cette voie qui fait déjà ses preuves en affirmant sa volonté d’aider, autant que faire se peut, nos concitoyennes et concitoyens tout au long de leur vie. 

Donnons une chance de plus à ces nouvelles générations, ne laissons aucun d’entre eux sur le bord du chemin ! Il est de notre devoir de leur tendre la main en proposant un dispositif concret qui s’adresse à tous ces publics en précarité. Il faut oser montrer à ces publics que nous leur faisons confiance. Ces jeunes sont aussi notre avenir.

Donnons-leur les moyens de passer un cap difficile, de faire vivre leurs rêves, de ne pas renoncer, d’aller de l’avant.

La jeunesse, c’est aussi l’initiative. Cette puissance d’innovation doit être préservée comme une dimension infiniment précieuse.

Nous n’ignorons pas qu’il existe déjà un certain nombre de dispositions, mais à l’évidence elles ne remplissent pas suffisamment leurs objectifs. L’élargissement de la « garantie jeunes » en « contrat d’engagement jeune » est une avancée mais demeure bien trop restreint pour toucher massivement son public.

Nous nous devons d’être à l’écoute de ce malaise social.

Aussi, nous proposons que le Département de l’Isère expérimente lui aussi un Revenu de Solidarité Jeunes. Il ne s’agit pas d’un revenu universel, comme peut le porter la sénatrice écologiste Monique de Marco dans sa proposition de loi que nous soutenons par ailleurs, mais d’un filet de sécurité venant en complément des dispositifs existants.

Forts de l’expérience menée par la Métropole de Lyon, celui-ci pourrait prendre la forme suivante : 

  • Une aide pouvant aller jusqu’à 420€ par mois mensuels, pour les 18-24 ans, sous conditions, et qui servira de filet de sécurité contre la grande précarité des jeunes en rupture de parcours ;
  • Un dispositif d’accompagnement adapté à chaque jeune pour maximiser le retour vers le droit commun et l’insertion socio-professionnelle, par une amplification des dispositifs existants ;
  • Le rôle des associations et des services sociaux qui accompagnent les jeunes dans leur insertion sera déterminant pour instruire les dossiers, en particulier pour tout ce qui touche aux conditions d’éligibilité ;
  • L’aide sera limitée dans le temps (2 ans), et réévalué tous les trois mois.

Nous vous proposons, afin d’étudier la faisabilité et l’impact d’une telle mesure, de budgéter une mission d’étude qui aura pour objectif le démarrage du dispositif pour le 2e semestre 2024.

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