Budget 2024 : notre proposition pour favoriser le covoiturage en Isère

Selon les services de l’Etat, 70% des déplacements domicile-travail sont réalisés avec des véhicules individuels, la plupart en voiture seule et on estime à 3 % la part du covoiturage quotidien. On estime en moyenne à 1,3 occupant-e par véhicule pour les trajets du quotidien dans les zones périurbaines et rurales. Le taux d’occupation des véhicules présente donc une marge de progression importante.

Avec plus de 500 communes réparties sur un vaste territoire, pour nombre d’entre elles sous l’aire d’influence de grandes villes (Lyon, Grenoble, Chambéry), l’Isère n’échappe pas à la problématique des trajets pendulaires. 

Toutefois, des nouvelles solutions de mobilités ont pris forme et apportent des solutions concrètes au quotidien de nos concitoyen-nes qui doivent se rendre sur leur lieu de travail en voiture. Parmi les dispositifs existants, le déploiement des lignes de covoiturage à haut niveau de service (CoHNS) constitue un élément essentiel de la mobilité solidaire. En effet, ce dispositif affiche des résultats probants pour:

  • les passagers car il allie un service de déplacement sans réservation, un haut de fréquence, des temps d’attente réduits, des tarifs trés attractifs et la possibilité d’activer la garantie passager (aussi appelée garantie de retour), c’est-à-dire faire appel à un taxi en dernier recours.
  • les conducteurs, c’est l’occasion d’une rémunération complémentaire, rendre service à des habitants de proximité et contribuer à retisser le lien social.
  • la collectivité, ce dispositif permet de couvrir des zones difficiles à desservir par les transports en commun, notamment dans les zones péri-urbaines et rurales. Cela permet également de décongestionner les voies de circulation, notamment aux heures de pointe, donc de réduire les investissements dans les infrastructures. Cela permet également de réduire les émissions de gaz à effet de serre et d’améliorer la qualité de l’air. 

En Isère, bien que relativement récentes, plusieurs lignes de covoiturage rencontrent des succès prometteurs. 

Le dispositif LANE mise en oeuvre en 2018 entre la Communauté d’Agglomération Porte d’Isère (CAPI) et la Métropole du Grand Lyon connaît une forte croissance, soutenue par un report modal de la voiture individuelle vers le covoiturage : 70 % des usagers sont d’anciens autosolistes, qui utilisent le service occasionnellement ou fréquemment. Par ailleurs, le temps d’attente moyen pour les passagers est de seulement 4 minutes aux heures de pointe. Les économies pour un passager qui fait le trajet quotidien entre Bourgoin et Lyon s’élèvent à 300 euros mensuels, soit 3 600 euros de gain annuel de pouvoir d’achat.

Plus récente encore, les lignes M covoit’ autour dans les vallées du Grésivaudan et du Voironnais enregistrent une dynamique trés intéressante. 

Ces premiers succès en appellent d’autres. Cela, d’autant plus que de nombreuses zones de l’Isère ne sont pas encore couvertes bien que sous l’influence de pôles d’attractivité importants. En effet, d’autres territoires limitrophes de l’agglomération lyonnaise pourraient bénéficier d’un tel dispositif. Il en est de même pour la Matheysine et le Trièves pas encore desservis. Le Vercors, en partenariat avec le SMMAG, lance une ligne le 2 janvier prochain. Des besoins similaires peuvent être envisagés dans les territoires voisins de Chambéry. 

Nous le pressentons, ces dispositifs vont se développer car ils sont bons pour la cohésion territoriale, bons pour l’environnement, bons pour la santé et source de regain de pouvoir d’achat pour les conducteurs comme pour les passagers. 

Tout aussi utiles et vertueux qu’ils soient, ces dispositifs sont portés individuellement par les EPCI. Notre département ayant été en excédent budgétaire ces 3 dernières années, nous avons les moyens de nos ambitions. Nous pensons que leur déploiement relève de l’équité territoriale à l’échelle de l’Isère. Aussi, puisque nous souhaitons être force de proposition, nous souhaitons que le Département de l’Isère étudie les modalités d’un déploiement à l’échelle du territoire. 

Amendement

L’Assemblée départementale décide d’approuver une étude pour envisager le déploiement de lignes de covoiturage à haut niveau de service (CoHNS) en Isère et de solutions pérennes de financement des EPCI par le Département dans le cadre de sa politique et de son budget d’équité territoriale.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut