“Choc des savoirs” : notre refus du tri des élèves dans les collèges
Nous sommes solidaires des protestations du monde enseignant et des parents d’élèves suite à l’annonce de la mise en œuvre du dispositif “choc des savoirs” à la rentrée prochaine.
Les journées “collège mort” dans de nombreux collèges Isérois, ont été provoquées suite à la volonté du gouvernement de mettre en place – sans concertation – à la rentrée prochaine des groupes de niveaux de mathématiques et de français pour les élèves de 6ème et de 5ème, et son extension aux autres classes à la rentrée suivante.
Nous condamnons cette réforme sur le fond et sur la forme.
De prime abord, sur le fond, elle promeut un collège à plusieurs vitesses. Elle condamne les élèves avec le plus de difficultés à rester entre eux et à ne pas pouvoir accéder au lycée ou à l’ensemble des filières. Cette mesure introduit le tri des élèves dans le public, déjà pratiqué dans les collèges privés, ce à quoi nous nous opposons fermement. Attachés aux valeurs de l’école de la République, nous pensons que cette réforme va à l’encontre de la promesse d’égalité des chances. De plus, les études scientifiques sont critiques sur l’efficacité des groupes de niveau : ils ont peu ou pas d’impact sur les résultats moyens des élèves, mais ont des effets négatifs sur le bien-être des élèves et l’accroissement des écarts de niveau et donc des inégalités.
En second lieu, sur la forme, Gabriel Attal, ministre de l’éducation devenu premier ministre a imposée cette réforme « d’en haut » sans concertation ni consultation. Aussi, elle semble hors sol à cause des effets concrets non anticipés qu’elle provoque. Par exemple, elle nécessite que les élèves de 6ème (ou de 5ème) aient tous classe en même temps. Cela contraint concrètement les emplois des élèves plus étendus, met en danger le maintien de certaines options (langues, théâtre…) et pose même jusqu’à des contraintes sur la taille des bâtiments, pas dimensionnés pour cette réforme.
Plusieurs d’entre nous étions présents aux rassemblements organisés dans les collèges où nous sommes administrateurs et nous soutenons l’appel à la grève du mardi 2 avril lancé par les syndicats d’enseignants.