Dépassement de Lalley : sortie de route budgétaire

SORTIE DE ROUTE BUDGÉTAIRE – Lors de la commission permanente d’avril, la majorité départementale a mis au vote un engagement de 6,6 millions d’euros. Il concerne la création d’un créneau de dépassement à Lalley, dans le Trièves en sud-Isère.
Notre groupe, Isère écologie et solidarités (IES), a voté contre cet engagement.
Le montant d’investissement voté est en dépassement de 2,6 millions d’euros, soit 65 % supplémentaires par rapport au budget initial de en 2019. Cette explosion budgétaire contraste avec le contexte d’économies et de coupes, qui visent notamment les associations écologistes et environnementales de notre département.
L’aménagement tel que prévu ne comporte aucune séparation pour les cycles. Pourtant, la RD 1075 est empruntée par un grand nombre de cyclistes, surtout en été.
Nous craignons que le passage de deux à trois voies sur cette section entraîne une hausse de la vitesse. Cela accroîtrait la dangerosité pour “fiabiliser les temps de parcours”, à rebours complet de la communication du Département sur la sécurisation des routes.
Tout cela se fait au détriment de la nature et des modes de déplacement actifs.
Une accumulation de projets routiers coûteux
Ce dérapage budgétaire survient alors que le budget global des travaux sur la RD 1075 est déjà très élevé : il est estimé à 56 millions d’euros.
D’autres projets très onéreux sont en cours ou à l’étude : les contournements de Chirens, de Voiron, de Saint-Savin, l’échangeur autoroutier de Reventin-Vaugris, ou encore un créneau de dépassement à Marcilloles sur l’axe de Bièvres.
Quel sera l’impact final de tous ces dépassements sur le budget du Département ?
En septembre 2024, notre groupe dénonçait déjà les renoncements du Département concernant les Espaces naturels sensibles (ENS). Ceux-ci se traduisent par un blocage total des extensions de terres à protéger.
Une politique écologique démantelée
Lors de la séance budgétaire de mars, nous nous sommes alarmés des coupes drastiques opérées. De nombreux programmes environnementaux ou écologiques sont touchés, comme “Un arbre, un habitant” ou l’aide à la rénovation thermique des logements.
La majorité départementale s’est également massivement désengagée de plusieurs projets associatifs. Parmi eux : le registre du cancer de l’Isère ou les syndicats GEMAPI pour la qualité de l’eau.
Nous dénonçons les largesses accordées au bétonnage et à l’artificialisation des sols. Tout cela alors que, dans le même temps, la politique écologique est brutalement démantelée.
La “boussole durable” du Département a, aujourd’hui, définitivement perdu le nord !