Budget primitif 2024 : la majorité plus caricaturale que jamais

Le budget primitif 2024 en Isère prévoit une augmentation des recettes de fonctionnement de 55 millions d’euros par rapport au Budget Primitif de l’année dernière. La situation économique est finalement favorable pour les finances de notre collectivité qui a perçu ces dernières années des recettes largement plus conséquentes que prévu. Ainsi en 3 ans, le département aurait pu attribuer sur ces recettes inattendues 100 millions d’euros pour les solidarités, mais cela n’a pas été le choix de la majorité.

La bonne santé financière du Département de l’Isère est d’autant plus considérable si on la compare à  la situation beaucoup moins enviable de nombreux autres départements en France, dans lesquels il manque plusieurs dizaines de millions d’euros pour conserver le service public en place. Cela les oblige à faire des baisses drastiques dans leurs dépenses et certains ont d’ailleurs fait le choix de reprogrammer leur séance budgétaire de plusieurs mois car les arbitrages n’ont pas été trouvés. 

Cela interroge sur la solidarité territoriale à l’échelle de la France et rejoint certains gros titres dans la presse préconisant de bien choisir son département pour bien vieillir.

En Isère, de BP à BP, les dépenses en faveur des politiques de solidarités augmentent autant que le budget total. La part des solidarités dans le budget reste donc stable. Au vu du contexte actuel où le pouvoir d’achat est sur toutes les lèvres, la majorité n’a finalement pas fait le choix politique de donner plus de moyens au social par rapport à d’autres compétences. 

Nous rencontrons sur le terrain des soignants, des sapeurs-pompiers, des policiers, des gendarmes qui nous disent que leur métier a évolué fortement depuis la crise covid. Ils et elles passent un temps important à réaliser des missions sociales alors qu’ils ne sont pas formés. Ce budget a été une occasion manquée de parler des grands bouleversements que traversent notre société, le rapport au travail, la santé mentale des jeunes et des moins jeunes, une société qui se polarise plus que jamais. Nous aurions pu réfléchir ensemble à la manière dont le département peut influer sur ces problématiques et participer à créer les liens. Comment mieux prévenir que guérir.

Nous avons tenté de répondre à ces questions par des propositions de prévention ou d’actions concrètes que vous avez choisi de ne pas débattre pour la plupart.

Ainsi, nous avons proposé une mesure pour renforcer l’attractivité du secteur médico-social en accompagnant les jeunes dans leurs études par des bourses du Département. En commençant par la protection de l’enfance et en l’étendant par la suite aux politiques des personnes âgées ou en situation de handicap. 

Nous avons proposé d’offrir un filet de sécurité et accompagner les jeunes qui n’ont pas assez de ressources pour vivre dignement mais qui ne cochent aucune des cases des dispositifs existants. C’est une mesure qui permet de boucher les trous de la raquette et de prévenir l’aggravation de la situation de ces jeunes. 

Nous avons proposé également de mieux prévenir les problèmes de santé comme l’autisme, ou les troubles de l’attention et de l’hyperactivité pouvant être liés aux perturbateurs endocriniens. Ils touchent particulièrement les fœtus et les enfants puisque leurs cerveaux sont en plein développement; les pesticides sur les fruits et légumes peuvent avoir des conséquences graves. Vous n’avez même pas souhaité débattre de la pertinence d’un dispositif qui sensibilise les femmes enceintes et leur donne gratuitement un panier bio et locaux de légumes par semaine. Pourtant, cela s’inscrit parfaitement dans les compétences du département de la Protection Maternelle Infantile mais aussi des politiques volontaristes du département en matière de santé et d’aide aux agriculteurs.

Enfin, nous souhaitons redonner du pouvoir d’achat aux habitants pour lesquels la voiture est indispensable pour leurs déplacements. Nous proposions de soutenir les intercommunalités pour développer le covoiturage en dédommageant financièrement les conducteurs. C’est un levier incitatif qui permettrait d’économiser près de 300€/mois aux conducteurs et d’avoir une offre importante sécurisante pour les covoiturés avec seulement quelques minutes d’attente.

Ces propositions contribuent à prévenir les crises sociales et environnementales. Le Département en a les moyens. Nous continuerons à porter une vision politique qui prépare à un avenir plus juste, plus solidaire, plus démocratique, et à la hauteur des enjeux environnementaux.

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