Intervention de Marie Questiaux lors de la séance publique du 17 novembre 2023

Tout d’abord, je souhaite exprimer mon soutien aux directions et personnels travaillant dans les établissements personnes âgées et personnes handicapées, qui mettent toute leur énergie, tous les jours, pour le bien-être des enfants, des adultes et des aînés qui en ont le plus besoin. Vous offrez par votre présence, vos sourires, de l’espoir et de la vie pour les usagers mais aussi les familles. 

Soutenir les personnels, c’est déjà assurer la santé financière des établissements. Or, elle dépend principalement des décisions du conseil départemental car il finance une partie de son budget mais surtout car il détermine leur principale source de revenus en fixant les tarifs pour les résidents.

L’année dernière, Mr le Président Barbier avait expliqué son choix politique de limiter l’augmentation des tarifs à 1,1% pour ne pas impacter les familles. Cela représente par exemple une évolution de 20€/mois pour un résident en Ehpad sur une dépense moyenne de 1900€/mois.

Il était évident que cela ne couvrirait pas l’inflation de l’ordre de 5,5% et que la quasi-totalité des établissements en Isère serait alors en déficit en 2023. Pas d’inquiétude nous avait dit M. le président, puisque le Département serait présent comme pour les collèges pour compenser l’inflation par des dotations exceptionnelles. 

Le problème est que l’aide ne concerne que les déficits 2022 et que les 7M€ ne sont qu’une partie des 24M€ de déficit des établissements en Isère. Concernant les déficits 2023, les demandes de compensation des établissements n’ont pas encore de réponses du département car les calculs sont remis à plus tard. 

Ce soutien financier est donc très loin des promesses tenues l’année dernière, surtout pour une collectivité qui bénéficie de fortes augmentations de ses recettes de fonctionnement depuis plusieurs années.

Ce n’est d’ailleurs pas du goût des communes !

En effet, les tarifs des maisons autonomie sont fixés par la majorité mais les déficits sont largement supportés par les communes quand elles le peuvent. Elles doivent donc assumer les orientations politiques de la majorité et les montants deviennent très élevés.

Ce fonctionnement n’est pas durable et responsable alors que les établissements doivent se réinventer par rapport aux évolutions légitimes des besoins et des attentes sociétales. Pourtant le Département a les moyens d’impulser ces changements. 

Mettre dans le rouge durablement les établissements est dangereux, cela empêche les investissements nécessaires et impacte l’envie d’y travailler. Vous êtes en train de commettre les mêmes erreurs que l’Etat l’a fait avec l’hôpital.

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