Du gouvernement au département : un recul coordonné de la droite sur les pesticides

Journée mondiale de la biodversité

PESTICIDES – Alors que nous célébrons aujourd’hui la Journée mondiale de la biodiversité, le groupe IES exprime sa plus vive inquiétude face à un enchaînement de décisions politiques qui, du niveau national au niveau local, fragilisent gravement la santé publique et l’environnement.

Un retour en arrière sur les néonicotinoïdes

Un texte adopté fin janvier au Sénat – actuellement en discussion à l’Assemblée nationale – prévoit la réintroduction de trois néonicotinoïdes, ces pesticides aux effets dévastateurs pour les pollinisateurs et les écosystèmes. Cette régression environnementale a été soutenue par Frédérique Puissat et Damien Michallet, sénatrice et sénateur isérois, également élu·es au Conseil départemental de l’Isère.

En 2018, après de longs combats citoyens et politiques, leur interdiction avait été saluée comme une victoire majeure pour la biodiversité. La volonté de les réautoriser aujourd’hui constitue un recul alarmant, à rebours des urgences écologiques.

En Isère, un budget qui tourne le dos à la prévention environnementale

Sur le plan local, la majorité départementale de droite a adopté en mars un budget 2025 qui supprime purement et simplement le financement du registre du cancer de l’Isère, outil essentiel pour identifier les liens entre pollution, pesticides et maladies graves. Ces coupes budgétaires participent d’un même aveuglement politique, celui qui préfère ignorer les causes environnementales des crises sanitaires.

Le procès Grattaloup, symbole d’un système défaillant

Ce recul politique prend un relief particulier alors que s’est tenu le 3 Avril, le procès historique de Monsanto. L’entreprise est attaquée par Sabine Grataloup, mère d’un enfant gravement atteint après avoir été exposé au glyphosate pendant la grossesse. Face au géant des pesticides, elle réclame justice. Par-delà son cas personnel, elle soulève une question brûlante : quelle est la responsabilité politique et industrielle dans les atteintes à la santé liées aux pesticides ?

Les scientifiques du monde entier tranchent cette question : en avril dernier, l’Anses a tiré la sonnette d’alarme sur l’exposition des enfants et des agriculteurs aux pesticides. Les risques de ces contacts aux substances sont vastes et sévères : troubles anxieux, cognitifs, cancers … Cette alerte intervient dans un contexte où l’indépendance de l’agence est gravement menacée.

Le groupe IES appelle à la cohérence et à la responsabilité

Nous appelons le gouvernement et le département de l’Isère à faire preuve de cohérence : on ne peut pas prétendre lutter pour la santé publique et la biodiversité tout en soutenant la réintroduction de pesticides nocifs et en supprimant les moyens de prévention.

Nous demandons :

  • Le soutien financier aux agriculteurs-ices pour accompagner le changement de modèle agricole ;
  • Le maintien de l’interdiction des néonicotinoïdes ;
  • Le rétablissement des financements départementaux du Registre du Cancer de Isère;
  • Le soutien renforcé aux associations de protection de l’environnement.

Face aux enjeux climatiques, sanitaires et éthiques de notre temps, il n’est plus possible de fermer les yeux. Ce sont les vies humaines, les écosystèmes et la justice qui sont en jeu.


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