Lors de la séance publique du 20 octobre 2023, Pauline Couvent, conseillère départementale du Canton 3 de Grenoble a porté une proposition de vœu demandant à l’État d’anticiper sur la revalorisation des minimas sociaux.

Le vote du budget modificatif 2023 du département est cette année encore l’occasion de prendre la mesure des conséquences de l’inflation sur les équilibres financiers et de constater, entre les lignes, ses effets dramatiques sur la vie des Isérois et Iséroises les plus précaires.

Les minima sociaux ont été revalorisés par l’État de 1,6% en avril 2023 alors que l’inflation devrait s’établir autour de 5% cette année. Or, sans revalorisation à hauteur de l’inflation, les bénéficiaires du RSA, comme ceux de l’allocation aux adultes handicapés et de l’allocation de solidarité aux personnes âgées disposent mathématiquement de moins de moyens pour subvenir à leurs besoins. Le rattrapage prévu pour avril 2024 interviendra trop tard pour ces personnes pour qui chaque euros compte. Selon le collectif Alerte, composé de 34 fédérations et associations de lutte contre la pauvreté et l’exclusion, l’impact d’une revalorisation tardive des minima sociaux sur l’inflation plongerait 160 000 personnes dans la grande pauvreté en France soit, en Isère, environ 2 000 personnes.

Le département étant le chef de file de l’action sociale, doit donc se positionner pour demander à l’Etat d’anticiper cette revalorisation au risque de voir toujours plus de familles recourir à l’aide alimentaire, être victimes d’expulsion locative ou ne plus pouvoir se chauffer correctement.

Par ailleurs, l’Assemblée nationale a adopté en première lecture le projet de loi “Pour le plein Emploi” le 10 octobre 2023 dont la mesure controversée sera le conditionnement du versement du RSA à 15 heures hebdomadaires d’activité obligatoire. 

Nous, conseillers départementaux, déplorons que le gouvernement n’ait pas attendu le résultat des expérimentations en cours dans plusieurs départements, dont celui de la métropole de Lyon. Cette loi alimente un discours réactionnaire sur les bénéficiaires du RSA bien loin de l’esprit de ce minima social dont l’ancêtre, le RMI, avait justement pour but de sortir les personnes de la grande précarité. Ce mécanisme hors sol et simpliste est bien loin de la réalité des allocataires du RSA que les départements accompagnent.

“ Avec cette loi, le gouvernement s’engouffre dans la brèche du discours facile de la pauvrophobie qui instille l’idée que la cause des difficultés des personnes à trouver ou à conserver un emploi est leur fainéantise. Une vision qui nie le déterminisme des inégalités de capital social et culturel, de patrimoine et d’état de santé à laquelle nous nous opposons fermement.”
Pauline Couvent en charge du suivi de l’action sociale pour le groupe IES
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