Intervention de Pauline Couvent – Taux directeurs des établissements petite enfance

La protection de l’enfance, tout comme le grand âge, nécessite aujourd’hui une loi portée au niveau national. Il faut de nouveaux leviers offrant aux Départements une véritable autonomie financière. Ainsi, ils pourront mener à bien leur mission de protection de l’enfance, ainsi qu’une réforme ambitieuse du secteur. Plus largement aussi, les Départements ne peuvent pas, à eux seuls, transformer un écosystème en crise. Cette crise touche à la fois l’éducation, la santé, la lutte contre la précarité et les métiers du social.
Des tensions majeures et multiples
Les établissements d’accueil et les services d’accompagnement de la protection de l’enfance font face à une forte tension financière et à des difficultés majeures de ressources humaines. Les départs et les difficultés de recrutement de personnel contraignent les structures à recourir massivement à des personnels non diplômés. Ces derniers ne disposent pas toujours de la formation pour répondre à des situations qui nécessitent un accompagnement. Cette instabilité peut avoir des conséquences sur la continuité de l’accompagnement des enfants.
Plus de moyens, et plus de personnes
Dans ce contexte, pour les structures, il faut à la fois financer les remplacements pendant les formations, stabiliser les équipes, et garantir un encadrement suffisant auprès des enfants. Plus globalement, la crise d’attractivité des métiers de la protection de l’enfance appelle une revalorisation réelle de la rémunération de ces professions, et donc un effort accru de financement.
Le taux d’évolution proposé pour 2026, 1 % pour les établissements et 0,5 % pour les services AEMO/AED, apparaît insuffisant pour répondre aux besoins réels des structures et aux défis évoqués. Même s’il représente une légère amélioration par rapport à 2025 pour les établissements, il reste inférieur à l’inflation prévue pour 2026. La compensation de l’extension du Ségur, a permis de couvrir les revalorisations salariales obligatoires. Néanmoins, elle n’a pas desserré l’étau financier ni permis d’engager une véritable politique de stabilisation des équipes.
