Budget primitif 2025. Routes départementales, l’intervention de Jérôme Cucarollo

Lors de la séance du 28 février 2025, Jérôme Cucarollo est intervenu sur la politique routes du Département.
Face à la multiplication des phénomènes climatiques et à l’usure des infrastructures, IES appelle à une réorientation des priorités. Il est nécessaire de privilégier l’entretien et la modernisation des routes existantes, plutôt que de lancer de nouveaux projets. Il faut également prévoir des mesures pour rediriger les poids lourds vers l’autoroute. Cette orientation vise à préserver les routes départementales, de plus en plus sollicitées.
Nous avons une pensée particulière pour les habitants de Saint-Christophe-en-Oisans, notamment le hameau de La Bérarde, ainsi que pour ceux de La Rivière. Ces territoires ont été touchés par des événements majeurs en 2024. Notre groupe leur adresse tout son soutien. Nous exprimons également notre solidarité envers les services du Département, qui ont agi avec efficacité et courage.
Nous saluons le travail des agents des routes, présents sur le terrain chaque jour. Leur engagement est essentiel.
Des choix budgétaires à revoir pour des routes départementales durables
Le sujet des routes est un cas particulier dans le budget. Il s’agit de l’un des rares domaines qui échappe à la politique du sécateur pratiquée par la majorité départementale. Bien sûr, les travaux d’urgence, même coûteux, font l’unanimité. Mais il serait temps d’envisager des orientations différentes et plus responsables.
Nos routes sont vitales pour la sécurité et l’accessibilité des habitants. Elles permettent à chacun de rejoindre des services essentiels : hôpitaux, écoles, lieux de travail. Pourtant, au lieu de poursuivre les investissements dans de nouvelles infrastructures, nous devons mettre l’accent sur l’entretien du réseau existant.
Le changement climatique a déjà un impact fort sur nos infrastructures : inondations, glissements de terrain, éboulements, effondrements. Ces événements sont de plus en plus fréquents, et les coûts associés ne cessent d’augmenter. Il devient urgent d’adopter une démarche prévoyante et prospective, pour penser l’avenir de notre réseau à moyen et long terme.
C’est dans ce contexte que nous avons découvert avec surprise, via le Dauphiné Libéré, l’étude de vulnérabilité des territoires liée à l’avenir du réseau routier. Nous suivrons ses résultats avec attention. Nous proposons dès aujourd’hui que cette étude soit présentée dans chaque territoire concerné. Les décisions à venir devront être partagées. Notre groupe y prendra toute sa place, dans chacun de nos cantons.
Faire des choix courageux pour préserver l’essentiel
Dans cet esprit, et pour rester cohérents avec la prudence affichée par la majorité dans ce budget, certains projets devront être remis en cause. Cela demandera du courage. Il faudra assumer de repousser ou d’annuler des projets comme les contournements de Saint-Savin ou de Voiron. Tous les créneaux de dépassement de la RD1075 ne pourront être réalisés. De même, la RD519 entre l’A7 et l’aéroport ne pourra sans doute pas être transformée entièrement en 2×2 voies.
Par ailleurs, la question des poids lourds reste cruciale. Il est indispensable de favoriser leur passage par l’autoroute plutôt que par les routes départementales. Certaines communes, comme Les Abrets-en-Dauphiné, Chirens, Charancieu et Montferrat, ont pris des arrêtés municipaux pour interdire le passage des poids lourds sans desserte locale. Ces mesures sont nécessaires, mais elles ne suffisent pas seules. Il faut les accompagner de moyens adaptés : présence d’agents, sites de retournement, coordination avec les forces de l’ordre.
Contrairement à ce qu’a déclaré M. Perazio dans le Dauphiné Libéré, qui a douté de l’efficacité des seuls arrêtés, le Département doit jouer un rôle actif. Il doit soutenir ces initiatives locales et faciliter la coordination entre les communes et les autorités. Il est crucial de sensibiliser les transporteurs, et si besoin, de les contraindre à emprunter les autoroutes, chaque fois que c’est possible.
Nous ne pouvons pas continuer à réparer des routes dégradées par des camions qui ne devraient pas y circuler.
Une position responsable et réaliste pour l’avenir du réseau
En cette période où tous les postes du budget doivent participer à l’effort collectif, nous vous invitons à changer de pied. Adoptons une position plus réaliste sur l’entretien du réseau routier départemental.
Il est possible de garantir un réseau sûr, accessible et durable pour l’ensemble du territoire isérois. Mais cela passe par des choix clairs, responsables et collectifs.
En Trièves, la dégradation des routes départementales est plus qu’inquiétante. La route qui mène de Prébois au pont de Recours menace de s’effondrer malgré les nombreuses et inutiles « rustines » . Idem de Prébois au pont de Prébois, au Sendon … Les millions lâchés sur la RD1075 au profit des transporteurs est un scandale. Sans compter la politique de supression des haies qui retiennent les terres et abritent la faune.