Débat d’orientation budgétaire : Intervention de Jérôme Cucarollo au sujet de la ZFE de la Métropole de Grenoble.

 Lors de la séance publique du 28 février 2025, Jérôme Cucarollo est intervenu pour porter la position du groupe IES au sujet de la Zone à Faibles Émissions (ZFE) de la Métropole de Grenoble.

Réduire la pollution de l’air et protéger la santé publique : la Zone à Faibles Émissions est une mesure essentielle face aux défis environnementaux et sanitaires actuels. Elle mérite d’être soutenue.

L’avis rendu par le Département, qui propose tout simplement la suppression de la ZFE, est inquiétant. Les arguments avancés détournent l’attention de l’enjeu principal de cette mesure : la santé publique.

La ZFE : un outil concret pour protéger la santé

Il est essentiel de rappeler quelques points fondamentaux. La ZFE dont il est question concerne les véhicules professionnels. Elle fait partie du Plan Climat Énergie Métropolitain, un document stratégique co-construit avec l’État.

Elle couvre 27 communes et s’applique 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Depuis 2019, elle interdit la circulation des véhicules les plus anciens et polluants, notamment les diesels. Aujourd’hui, seuls les véhicules essence de moins de 20 ans et les diesels de moins de 15 ans peuvent circuler.

Mais il existe de nombreuses dérogations. Elles concernent par exemple les commerçants ambulants, les circuits courts, les entreprises en difficulté, les petits rouleurs ou encore les pass journaliers.

L’objectif de la ZFE est clair : réduire la concentration des polluants, trop élevée dans la métropole grenobloise. Le secteur des transports, notamment le transport de marchandises, est un contributeur majeur de cette pollution. C’est particulièrement vrai pour les oxydes d’azote le long des grands axes routiers.

Une urgence sanitaire et économique

Selon Santé Publique France, la pollution de l’air provoque 40 000 décès prématurés par an chez les adultes de plus de 30 ans. Les oxydes d’azote sont associés à :

  • une aggravation de l’asthme chez l’enfant ;
  • l’apparition de nouveaux cas d’asthme liés à la proximité du trafic, avec 15 à 30 % des cas concernés ;
  • des symptômes respiratoires, des troubles cardiaques, des pathologies graves comme la leucémie chez les enfants ;
  • une réduction de l’espérance de vie.

Le coût de cette pollution ? Une commission d’enquête sénatoriale l’estimait en 2015 entre 68 et 97 milliards d’euros par an. En tenant compte de l’inflation, ce coût dépasse aujourd’hui les 100 milliards. L’essentiel de cette somme est dû aux conséquences sur la santé.

Les données d’Atmo sont claires : en étendant la mesure aux véhicules Crit’Air 2, les émissions d’oxydes d’azote seraient réduites de moitié. L’effet serait considérable.

Ne pas céder aux peurs et aux discours anti-métropole

Comment peut-on, face à de tels enjeux, s’opposer à la ZFE ? Plusieurs hypothèses :

  • Agiter des peurs infondées en laissant croire que plus aucun professionnel ne pourra rouler demain ;
  • Opposer territoire et métropole dans une logique politicienne ;
  • Considérer que la santé des Iséroises et des Isérois n’est pas une priorité.

La ZFE n’est pas qu’une mesure environnementale. C’est un impératif de santé publique. Les enjeux sont trop importants pour être noyés dans des débats stériles ou détournés par des discours de division.

Il est temps d’assumer notre responsabilité collective : protéger la population, en particulier les plus vulnérables, des effets dévastateurs de la pollution. Soutenir des dispositifs comme la ZFE, c’est faire un choix de santé, de justice et d’avenir.

Le groupe Isère Écologie Solidarité s’oppose donc à l’avis de la majorité départementale sur la ZFE.

Prénom
Nom de Famille
Email
Checkbox Title

Merci d’avoir signer notre tribune. Dans les jours qui arrivent vous recevrez des nouvelles de notre action.
There has been some error while submitting the form. Please verify all form fields again.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut