BUDGET 2026 : Intervention finale de Thierry Badouard

Budget – Permettez-moi d’abord de saluer l’engagement quotidien des 4 500 agents départementaux. Ils incarnent le service public sur tous les terrains : sur les routes, dans les musées, dans les collèges, auprès des personnes âgées et des personnes en situation de handicap. Ils accompagnent aussi les enfants de l’Aide sociale à l’enfance. Leur présence s’étend jusqu’aux terrains de sport. En réalité, ils agissent partout où le Département intervient. Leur travail est le ciment de notre solidarité en Isère.

Depuis hier, nous débattons d’un budget fondé sur les hypothèses financières publiées en juillet par le gouvernement Bayrou. Ces données sont déjà anciennes, tant la vie politique nationale évolue vite. Cette instabilité touche aussi nos collectivités. Elle crée ainsi un climat d’incertitude. Dans ce contexte, la majorité départementale a constitué un fonds de réserve de 28 M€. Il vise à anticiper un éventuel prélèvement de l’État lié au DILICO. À ce jour, nous ignorons si notre Département sera concerné. Ce flou ne permet pas des analyses financières très fines. Le budget supplémentaire de mars offrira un débat plus précis, lorsque nous connaîtrons mieux les recettes de l’État.

Aujourd’hui, une question simple se pose : comment construire sereinement l’avenir quand l’État réduit les ressources des collectivités tout en leur transférant plus de charges ? Cette équation est intenable. Elle pèse sur nos marges de manœuvre. Elle impacte les Iséroises et les Isérois.

Mettre le vivant au cœur des priorités

Cette situation ne surgit pas par hasard. Elle est le fruit d’une longue série de cadeaux fiscaux accordés par la droite libérale depuis dix ans. Ces choix affaiblissent la solidarité et les services publics. Durant la crise du Covid, une réflexion s’est imposée : revenir à l’essentiel. Pour nous, écologistes, l’essentiel, c’est le vivant. C’est donc l’humain. À l’échelle du Département, cette priorité se traduit par des politiques sociales fortes.

Accompagner les personnes âgées, soutenir les personnes en situation de handicap, aider les personnes éloignées de l’emploi et protéger les enfants confiés à l’Aide sociale à l’enfance : voilà nos missions fondamentales. Les compétences ont été réparties entre les collectivités dans cet esprit. Nous sommes fiers de siéger dans une assemblée dont la vocation première est la solidarité envers les plus fragiles.

Sanctuariser les budgets sociaux est indispensable. Ces budgets garantissent des conditions de travail dignes aux agents du Département et aux équipes associatives qui assurent le terrain. Leur mission est difficile. Il faut leur donner les moyens d’agir sereinement. Ce sont elles et eux qui font vivre la solidarité au quotidien.

Sanctuariser les politiques sociales et revoir les priorités d’investissement

Nous savons que l’État exerce une pression financière sur les collectivités. La majorité départementale l’a compris : les plus fragiles doivent être protégés. Les politiques sociales ne peuvent pas servir de variable d’ajustement. Les économies imposées par l’État ne doivent pas se faire sur leur dos. Les budgets sociaux doivent rester sanctuarisés et revalorisés. Ils sont essentiels à la cohésion de notre société. Nous refusons une société à deux vitesses. Les politiques sociales limitent cette dérive.

Les économies doivent être trouvées ailleurs, en priorité dans les investissements. Il faut distinguer l’essentiel du secondaire. Est-il essentiel d’investir 1 M€ d’argent public dans un centre d’entraînement pour un club professionnel ? Ou de consacrer encore 5,6 M€ à l’aéroport ? Est-il prioritaire d’éponger, avec 1 M€ de plus, les défaillances d’un grand groupe privé chargé du petit train de La Mure ? Nous, écologistes, pensons que non.

Plus largement, nous demandons un examen précis des projets routiers prévus pour 2026. Les 30 M€ d’autorisations de programme doivent être analysés à l’aune des besoins réels du Département. Le changement climatique nous oblige à revoir nos pratiques. Nous ne pouvons plus agir comme avant.

Repenser l’avenir : l’exemple de l’aéroport de Saint-Geoirs

Souhaitant une bonne gestion de l’argent public et refusant les grands projets inutiles, nous proposons une voie différente. Il s’agit d’une mesure simple et efficace : vendre l’aéroport de Saint-Geoirs. Cette décision libérerait le Département d’une charge annuelle de plus de 2 M€ pendant douze ans. L’État économiserait 5 M€ par an. Le produit de la vente s’ajouterait à ces économies.

Ces marges permettraient d’agir vite. Nous pourrions renforcer la protection de l’enfance, améliorer l’accueil des jeunes et poursuivre la rénovation des collèges. Le Département pourrait financer de nouveaux postes d’éducateurs, d’assistants familiaux et de psychologues. Les conditions d’accueil des enfants seraient améliorées. La rotation du personnel diminuerait. Nous répondrions enfin aux alertes répétées des professionnels de l’ASE.

Il est temps d’assumer les bonnes priorités. Il faut réorienter les moyens publics vers ce qui compte vraiment : la justice sociale, la protection des plus vulnérables et l’avenir des enfants isérois.

Prénom
Nom de Famille
Email
Checkbox Title

Merci d’avoir signer notre tribune. Dans les jours qui arrivent vous recevrez des nouvelles de notre action.
There has been some error while submitting the form. Please verify all form fields again.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut