Isère : avec un excédent de 31,5 M€ par rapport au budget primitif 2025, le Département doit rétablir les subventions aux associations

Isère : avec un excédent de 31,5 M€ par rapport au budget primitif 2025, le Département doit rétablir les subventions aux associations

La démocratie ne se limite pas au vote : elle repose aussi sur la vitalité des liens associatifs qui animent la société. Les associations, forces vives de notre démocratie locale, agissent dans chaque quartier et chaque secteur. Elles créent des solidarités, offrent un filet de sécurité aux plus fragiles, et constituent des espaces d’émancipation, de création, de loisirs et de débat. À la fois refuges et tremplins, elles réparent les fractures sociales et tissent de nouvelles solidarités. Elles sont également le relais des collectivités pour effectuer le service public dont elles ont les compétences.

L’État et les collectivités ont réduit leurs subventions de 41% en 15 ans (environ 50% par l’État et 25% par les collectivités), ce qui a eu un impact direct : des locaux ferment, des permanences se réduisent, des emplois disparaissent, des liens humains se distendent, et des solidarités s’effritent.

Ces coupes budgétaires s’inscrivent dans un contexte national hostile aux associations : présomption de culpabilité via le contrat d’engagement républicain, injonctions à une neutralité contestable, logique de marchandisation plutôt que de non-lucrativité, et fragilisation des modes de financement.

Comme le soulignent plusieurs rapports — notamment ceux de l’Observatoire des libertés associatives et du Collectif des associations citoyennes —, la relation entre les associations et les pouvoirs publics a changé. Autrefois partenaires de l’action publique, les associations sont désormais traitées comme des prestataires. Passant de forces de proposition à simples délégataires, elles s’autocensurent, perdant ainsi leur rôle de contre-pouvoir.

Notre vivre-ensemble en sort fragilisé. Ce n’est pas seulement affaiblir notre démocratie, c’est aussi rompre des liens humains essentiels et agir contre l’intérêt général.

En Isère, profitant de l’incertitude budgétaire consécutive à la chute du gouvernement Barnier, la majorité départementale dirigée par Jean-Pierre Barbier avait maintenu en mars 2025 sa politique d’austérité en sous-estimant les recettes et en créant un fond de réserve de 28,2 M€.

Résultat : des structures associatives de toutes tailles se sont retrouvées, du jour au lendemain, sans visibilité sur le maintien, la réduction ou la suppression de leurs aides. Depuis mars, elles apprennent au compte goutte ce que le Département va finalement leur octroyer pour 2025 et nous en sommes, depuis le début d’année 2025, à quasi € 400 000€ de baisse de subventions annuelles pour les associations du social (petite enfance, santé, prévention de la perte d’autonomie, handicap, solidarités). Nous en serons certainement à 700 000€ d’ici la fin de l’année en prenant en compte également les associations environnementales.

Notre groupe, Isère Écologie et Solidarités, l’avait dénoncé dès le vote budget en mars 2025 et nous avions prédit que la décision budgétaire modificative serait le moment de vérité en octobre.

Et c’est bien le cas : le Département n’a pas utilisé le fond de réserve de 28,2 M€ et bénéficie de recettes supérieures aux prévisions, ce qui lui offre une situation excédentaire de 31,5M€ par rapport au budget prévisionnel. Pourtant, à notre grand dam, la majorité départementale ne revient pas sur les coupes qu’elle a infligé aux associations et va réduire l’emprunt alors que la situation financière du Département est excellente. 

Nous dénonçons la politique de Jean-Pierre Barbier d’avoir exploité la crise politique nationale pour réduire le soutien du Département aux secteurs social et environnemental, et d’avoir imposé cet effort principalement aux associations qui œuvrent au service des Isérois et Iséroises.

Cette réalité contraste avec l’initiative portée aujourd’hui par les villes écologistes dont les élu.es ont signé aujourd’hui une tribune appelant à garantir les libertés associatives.

Nous demandons donc au Département de l’Isère et à son président, Jean-Pierre Barbier, d’utiliser une faible partie des 31,5 M€ pour annuler les baisses de subventions aux associations pour l’année 2025. Nous demandons aussi un soutien pérenne et durable, comme cela a été le cas durant les 46 dernières années.

Lien vers notre pétition : https://c.org/XqXKXrhrzs

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Merci d’avoir signer notre tribune. Dans les jours qui arrivent vous recevrez des nouvelles de notre action.
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