Retrait de subvention du Département au festival Bien l’bourgeon : un signal inquiétant pour la liberté culturelle

Le président du Conseil départemental de l’Isère a décidé de supprimer la subvention de 4 000 € accordée au festival Bien l’bourgeon. En cause : la présence du rappeur Médine dans la programmation. Cette décision fragilise économiquement un événement culturel local, déjà vulnérable. Elle envoie aussi un signal politique inquiétant, en conditionnant l’aide publique à des critères idéologiques.
Lors de la commission permanente du 25 avril 2025 – réunion non publique – la majorité a introduit un amendement surprise. Celui-ci visait à annuler la subvention accordée à Mix’Arts, l’association organisatrice du festival. Les élu·es n’en ont eu connaissance qu’au moment du vote. Aucun débat ni préparation n’ont été possibles. Cette méthode brutale est contraire à l’esprit démocratique.
Une décision motivée par la censure
Le seul argument avancé est la programmation de Médine. Cet artiste a tenu, dans le passé, des propos provocateurs, qu’il a depuis regrettés publiquement. Il reste pourtant parfaitement légitime à se produire dans un cadre républicain. En démocratie, la liberté artistique ne doit pas être soumise au jugement politique du moment.
Ce retrait de subvention, à un mois du festival, affaiblit une structure associative active, des bénévoles engagés, et un écosystème culturel déjà fragile. Il crée un précédent dangereux : faut-il dorénavant que les artistes adhèrent aux idées de l’exécutif pour obtenir un soutien public ?
Un festival exemplaire, la culture en danger
Bien l’bourgeon, dans sa 8e édition, accueille 12 artistes. Il organise aussi des débats citoyens, des ateliers sur les médias, et attire jusqu’à 7 000 personnes dans une zone rurale. Il est un modèle d’ouverture, d’exigence et de vitalité culturelle. C’est exactement ce que la culture publique devrait promouvoir.
Nous apportons notre soutien total à Mix’Arts et aux personnes affectées. Le groupe IES réaffirme son attachement ferme à la liberté d’expression et à la création artistique. Ce sont des piliers non négociables de notre démocratie.
