Palais du Parlement : l’obligation de transparence de la majorité départementale

Dans un article du 4 mars 2025, Le Canard Enchaîné affirme que les travaux du Palais du Parlement du Dauphiné sont à l’arrêt. La raison : des surcoûts successifs, estimés à 10 millions d’euros. Selon le journal, ces surcoûts devraient être supportés par le seul Département, malgré le montage initial en partenariat avec un acteur privé, copropriétaire pour moitié du bâtiment.
Pour notre groupe Isère Écologie et Solidarités, il ne s’agit évidemment pas de remettre en cause la nécessité de la rénovation. Le Palais du Parlement est un bâtiment remarquable, tant par son architecture que par son histoire. Toutefois, il est impératif de s’interroger à nouveau sur le montage financier choisi, d’autant plus que le partenariat privé avait été justifié pour des raisons économiques.
Une alerte ignorée dès 2019
En effet, dès 2019, lors du lancement du projet et de la vente, Véronique Vermorel, ex-conseillère départementale écologiste, avait exprimé de fortes inquiétudes. Elle soutenait bien sûr la rénovation du Palais, mais dénonçait clairement le modèle économique décidé par la majorité de droite.
À l’époque, plusieurs problèmes avaient été soulevés :
- une vente simple réalisée à un prix largement inférieur à l’estimation des services de l’État,
- des garanties jugées insuffisantes concernant l’usage des locaux cédés.
Ainsi, Véronique Vermorel avait résumé la situation par une image parlante :
« Cela revient à imaginer que le château de Versailles cède une de ses ailes au privé. »
Pourtant, ces craintes avaient été balayées d’un revers de main par Jean-Pierre Barbier.
Une exigence de clarté
Aujourd’hui, notre groupe estime que Jean-Pierre Barbier et sa majorité doivent répondre clairement aux questions soulevées par Le Canard Enchaîné.
Nous demandons donc :
- Est-il exact que le Département devra assumer 10 millions d’euros de surcoûts supplémentaires ?
- Si oui, pourquoi ces surcoûts ne sont-ils pas à la charge du promoteur privé ?
- Est-il exact que le Département a vendu le bâtiment en dessous de l’estimation officielle des Domaines ? Si oui, pour quelles raisons précises ?
Ainsi, il est temps d’apporter toutes les réponses nécessaires aux citoyennes et citoyens de l’Isère.
A l’heure où de sérieuses coupes budgétaires sont annoncées par Jean Pierre Barbier qui parle « de stratégie du sécateur » , nous déplorons dans ce dossier, si ces révélations s’avéraient exactes, la privatisation des profits face aux couts trop souvent supportés par les institutions publiques.