Séance publique Juin 2025 : Intervention de Jérôme Cucarollo sur le Développement Durable

 Lors de la séance du 27 Juin 2025, Jérôme Cucarollo est intervenu sur la politique Développement durable du Département.

Nous tenons tout d’abord à remercier les services pour leur expertise et leur engagement. Ces remerciements sont d’autant plus marqués que le format imposé de ce rapport devient de plus en plus obsolète. En effet, avec le temps, il s’est transformé en un outil promotionnel flou pour les politiques des collectivités. Le tout dans un cadre qui reste assez contraint.

Nous n’allons pas revenir sur l’ensemble des points évoqués. Cela reviendrait à discuter l’intégralité des politiques départementales. Nous aurons bien d’autres occasions pour cela.

Nous allons plutôt nous concentrer sur une de nos préoccupations majeures : la cohérence, notamment en matière de transition écologique. Ce sujet nous touche toutes et tous de manière immédiate. Les canicules répétées, la chute de la biodiversité ou la raréfaction de l’eau le rappellent.

À ce titre, nous saluons l’initiative récente d’étude sur les ressources en eau. Elle constitue une base solide et partagée face aux défis à venir.


🔹 Crise climatique et mutation du territoire

Nous en profitons également pour adresser nos pensées et tout notre soutien aux habitants et acteurs de l’Alpe du Grand Serre. Là-bas, l’activité de ski s’arrête. C’est malheureusement le début d’une mutation rapide et brutale, aggravée par un manque d’anticipation.

Nous parlions de cohérence, car une question s’impose : quelle est la vraie politique défendue par la droite ? Celle du Département ou celle portée au Parlement ?

Lors du budget, nous avions déjà souligné une hostilité à l’égard des acteurs associatifs de l’environnement. La subvention de France Nature Environnement a été divisée par quatre. Celle de la Maison de l’Environnement de l’Isère par huit. Ce lieu, après de grandes difficultés, revit grâce à l’engagement de dizaines de bénévoles.


🔹 Attaques contre les structures environnementales

C’est un joyau dont le département pouvait être fier. Ce lieu unique poursuivra son action sans l’aide du Département, au moins jusqu’en 2028. Le Conservatoire des Espaces Naturels sera-t-il le prochain sur la liste ? Nous nous engageons à suivre ce dossier de près.

Mais cette incohérence ne s’arrête pas là. Dans cet hémicycle, certains élus, à Grenoble, se prétendent plus écologistes que les écologistes. Pourtant, au Sénat, ils soutiennent avec constance tous les reculs environnementaux.

Sur les quatre grands axes du rapport, trois sont gravement menacés. Cela est dû aux votes conjoints de la droite et de l’extrême-droite, que ce soit à l’Assemblée Nationale ou au Sénat. Deux sénateurs concernés siègent ici même.

Outre le massacre de la filière bio, confirmé en mai par une coupe de 15 millions d’euros pour l’Agence Bio, le Sénat s’emploie à détricoter les avancées en biodiversité et développement durable.


🔹 Incohérences politiques sur la transition écologique

Un exemple récent illustre bien cela : la loi Gremillet, portée par un sénateur LR, a été rejetée. Nous en sommes soulagés. Elle représentait une immense régression sur les énergies renouvelables, en reprenant les lubies de l’extrême-droite.

En matière de transition écologique, il faut être constant et cohérent. C’est la seule façon de faire accepter des choix parfois difficiles aux citoyens.

On ne peut pas, en même temps, construire une centrale solaire sur un aéroport, promouvoir un “pack solaire”, et voter un moratoire sur le solaire et l’éolien à l’Assemblée avec l’extrême-droite.

On ne peut pas, en même temps, défendre une agriculture locale de qualité et soutenir la réintroduction de pesticides nocifs pour les humains et les abeilles. C’est pourtant ce que propose la loi Duplomb, bientôt étudiée en commission mixte paritaire.


🔹 Reculs environnementaux et urgence politique

On ne peut pas se féliciter du succès des contrats de chaleur renouvelable, tout en démantelant quasiment l’ADEME.

On ne peut pas non plus justifier ces reculs par le manque de ressources publiques, alors même que la droite refuse au Sénat de valider la proposition écologiste sur la taxe Zucman. Cette taxe, votée à l’Assemblée, permettrait de récupérer 20 milliards d’euros chaque année auprès des 0,1 % les plus riches.

Ces contradictions, entre les niveaux local et national, sont une aberration. Il devient urgent d’agir pour garantir à nos concitoyens – en particulier les plus fragiles – la soutenabilité de leur mode de vie, de leur santé et de leur alimentation.

Sans une action politique forte et cohérente, depuis l’Isère jusqu’au Parlement, nous allons non seulement droit dans le mur, mais nous y allons en accélérant.



Prénom
Nom de Famille
Email
Checkbox Title

Merci d’avoir signer notre tribune. Dans les jours qui arrivent vous recevrez des nouvelles de notre action.
There has been some error while submitting the form. Please verify all form fields again.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut