Intervention de Marie Questiaux sur la décision modificative du budget 2025

Lors du Budget primitif, notre groupe avait alerté sur les coupes budgétaires imposées par une sous-évaluation des recettes et par la création d’un fond de réserve de 28 millions d’euros. Ce dernier nous semblait disproportionné par rapport à la situation nationale et la situation financière de notre collectivité.  

Nous avions ainsi dit : “Dans ce contexte, nous sommes en droit de nous demander si ces réserves sont bien proportionnées aux enjeux ou si elles servent avant tout à ne pas rendre compte maintenant de choix politiques futurs. Son utilisation sera d’ailleurs imputée en grande partie à la décision modificative et nous verrons alors quels seront les discours en automne.”

Nous avions également dénoncé en mars que deux politiques cruciales du département, la Protection de l’enfance et les personnes âgées, avaient un budget 2025 inférieur aux montants engagés en 2024. Nous avions alors dit :

“Sur ces deux politiques, nous verrons à l’automne, lors de la décision modificative, si le budget primitif était juste ou s’il faudra les amender à la hausse grâce au fond de réserve. Nous espérons que si c’était le cas, La majorité départementale ne rouspètera pas en automne que les dépenses sociales sont encore plus conséquentes que prévu alors qu’elles avaient été sous-évaluées. Cela en dirait long sur le budget primitif.”

La réalité de cette décision modificative, c’est qu’elle prouve que nos analyses de mars étaient justes :


– La majorité départementale a présenté en mars le même budget qui était prêt en décembre alors que le tour de vis de l’État via le Dilico n’existait plus.

-Elle a sous-évalué les recettes.
– Elle a sous évalué les dépenses sociales de la protection de l’enfance et les personnes âgées.


Nous pouvons nous poser des questions sur la sincérité du budget primitif, mais ce qui est sûr, c’est que c’était un budget extrêmement politique montrant des priorités très claires. L’austérité ne s’applique finalement qu’aux politiques sociales et environnementales.

La décision modificative démontre également que le fond de réserve de 28,2 M€ était disproportionné. En effet, le Département a une situation excédentaire de 31,5M€ par rapport au budget primitif 2025. Il aurait alors été logique de revenir sur certaines coupes. Au contraire ! Vous préférez diminuer le recours à l’emprunt. 

La majorité départementale applique donc bien une politique d’austérité qui n’a aucun sens au vu de la santé financière du département cette année. 

Le Département ne soutient quasiment plus les structures de soutien à la parentalité. La politique en faveur de l’habitat inclusif pour les personnes âgées ou en situation de handicap a subi une forte baisse. Il en va de même pour de nombreuses autres associations œuvrant pour l’autonomie, la santé, la solidarité ou le handicap. Au total, nous estimons à près de 400 000 € la diminution de subventions annuelles aux associations du champ social. Ce sera probablement 700 000 € d’ici la fin de l’année en incluant les associations environnementales.

Ces coupes budgétaires, présentées comme des ajustements marginaux, risquent pourtant de fragiliser celles et ceux qui font concrètement vivre la solidarité sur le terrain. Les conséquences sont déjà visibles : les LAEP lancent un nouveau cri d’alarme ce matin devant l’hôtel du département. Dans le champ de l’habitat inclusif, des projets sont mis en danger.

De plus, ces baisses sont intervenues en cours d’exercice, plaçant les associations dans une grande incertitude.

Beaucoup n’ont été informées de la réduction de leurs financements qu’en mars ou en septembre 2025, alors que leurs activités étaient déjà engagées. On leur demande désormais de mener les mêmes missions avec moins de moyens. C’est une situation qui reflète exactement ce que les collectivités locales reprochent à l’État. Moins de ressources, mais pas moins de missions pour autant.

Concernant la santé, M Barbier justifiait le retrait de la subvention au registre du cancer 38 pour mieux financer la campagne de vaccination du papillomavirus. Cette campagne coûte moins cher que prévu et va notamment permettre de faire gagner quasi 1 million d’euros. Pour autant, le registre du cancer 38 aura 90 000€ en moins en 2025 par rapport à 2024. Il aurait pourtant été logique de verser l’entièreté de la subvention au vu des économies. Comment ne pas s’offusquer de l’abandon de ce soutien pour 2026 alors que le registre fait un travail essentiel dans la recherche des causes du cancer. En niant le rôle des facteurs environnementaux, l’exécutif départemental prive les Isérois d’un débat fondé sur la science et d’un droit fondamental. Le droit à une information transparente sur leur santé et leur environnement.


Pour finir, nos conclusions d’octobre sont les mêmes que celles de mars. A la différence que les craintes sont devenues des réalités.

Nous dénonçons l’utilisation d’un contexte de crise politique nationale pour réduire le soutien du Département et d’imposer cet effort principalement aux associations qui œuvrent au service des Isérois et Iséroises. Votre refus de revenir sur vos coupes malgré une situation financière bénéfique au Département et malgré l’alerte de nombreux secteurs sur l’arrêt de leurs missions, est contraire à l’intérêt général.

C’est pour cela que nous voterons contre ce rapport.

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