Intervention générale de Jérôme Cucarollo – débat orientation budgétaire

Nous constatons, avec ce débat d’orientation budgétaire 2025, un premier pas vers un recentrage du budget du Département sur sa compétence de base : le social. Cette orientation va dans le sens que nous demandons depuis des années. Elle répond aussi à une crise sociale qui s’aggrave. La précarité augmente. Des entreprises ferment, comme les Aciéries Bomperthuis ou Teisseire. Une nouvelle vague d’austérité budgétaire menace.

Pourtant, ce recentrage ne doit pas créer un déséquilibre. Il ne doit pas se faire au détriment de ceux qui agissent chaque jour sur le terrain. Jean-Pierre Barbier peut bien dire à la presse que les oppositions lisent mal les chiffres. La réalité est tout autre. Au budget 2025, il a créé un fonds de réserve caché dans les milliers de lignes des fiches financières. Nous l’avions vu. Nous avions écrit à la majorité pour demander des précisions sur ces 28 millions d’euros. Le lendemain, presque par hasard, Jean-Pierre Barbier a révélé ce fonds en urgence, deux jours avant le vote du budget. Le document du budget primitif n’en parlait pas. Aucun mot non plus en séance, pendant deux jours de débat.

Or, ce matelas financier n’a pas été utilisé. Les finances de l’Isère ont été plus favorables que prévu. La majorité aurait pu relâcher la pression sur les partenaires du Département, notamment les associations. Elle a choisi l’inverse. Elle a poursuivi une austérité injuste et contre-productive.


Associations asphyxiées, politique sociale menacée

Aujourd’hui, les acteurs associatifs, essentiels à la solidarité, subissent encore une baisse de soutien départemental. Après des années d’efforts imposés, elles ne peuvent plus « faire plus avec moins ». La majorité répond qu’il faut être « créatif ». Mais les associations répètent depuis des semaines que « cela ne tient plus ». Leur asphyxie financière met en danger des pans entiers de la politique sociale du Département. Et quand elles atteindront le point de rupture, nous n’aurons plus que nos yeux pour pleurer. Les bénéficiaires, eux, seront abandonnés.

Nous ne reprochons pas la prudence budgétaire. Notre groupe condamne le manque de transparence pour 2025. Nous réprouvons aussi l’absence de soutien alors que les conditions financières étaient meilleures. Nous demandons donc, pour 2026, un engagement clair : utiliser une partie de cette réserve, si elle n’est pas mobilisée, afin d’aider les populations qui en ont le plus besoin.

Dans un contexte d’arbitrages difficiles, les priorités doivent être simples. D’abord, cesser de faire porter l’effort sur les associations. Il serait injuste de continuer ainsi, sauf à assumer une baisse du service rendu et la disparition d’emplois. Ensuite, recentrer les dépenses sur les compétences obligatoires. Le Département doit revoir certaines dépenses inutiles qui ne relèvent pas de sa mission. L’aéroport en est un exemple clair, parmi d’autres.


Stop aux projets inutiles : priorité au social et à la transition

Il faut aussi stopper les projets routiers inutiles. Stop au « béton, goudron, camion ». Les investissements dans de nouvelles infrastructures routières doivent être réévalués. Certes, nous devons continuer à sécuriser les points dangereux et entretenir les ouvrages d’art. Mais la création de nouvelles routes ou les élargissements systématiques doivent s’arrêter.

Par ailleurs, il devient urgent de peser face à l’État. Les coupes annoncées dans le PLF 2026, encore plus dures qu’en 2025, menacent l’action publique locale. Il faut donc s’allier avec d’autres collectivités pour demander un moratoire sur ces réductions. Il faut aussi défendre un financement pérenne des services publics.

Le président du Conseil départemental critique les choix budgétaires de l’État. Mais comment le croire ? Sa famille politique au Parlement soutient ces arbitrages. Cette contradiction fragilise sa crédibilité. Il est temps d’assumer une position claire : défendre les territoires et les plus fragiles, ou cautionner une logique d’austérité qui creuse les inégalités.


Une alternative claire pour l’Isère

La crise sociale et écologique exige des choix courageux. Le Département de l’Isère peut montrer l’exemple. Il peut soutenir les associations qui luttent contre toutes les formes de précarité, investir massivement dans la transition écologique, au lieu de projets dépassés, porter une voix forte aux côtés d’autres collectivités pour défendre nos moyens d’action.

Ce débat d’orientation budgétaire est un premier pas. Mais il reste très insuffisant face à l’urgence. Nous ne nous contenterons pas de demi-mesures. Les Iséroises et les Isérois méritent mieux. Ils méritent un financement juste et ambitieux pour les associations. Sans elles, la politique sociale du Département s’effondrera. Ils méritent aussi un désengagement des projets non essentiels, comme la gestion de l’aéroport ou certaines infrastructures routières, afin de recentrer les moyens sur les missions de service public.

Enfin, ils méritent une mobilisation forte contre les coupes budgétaires de l’État. Votre majorité ne peut plus se taire. Elle doit agir.

La majorité départementale a donc un choix clair : assumer son rôle de protection, ou rester complice d’une politique d’austérité qui détruit les services publics. Pour notre part, nous continuerons à porter une alternative solide : un Département solidaire, écologique et tourné vers l’avenir.

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