Débat d’orientation budgétaire : notre réponse au vœu de la majorité en soutien à l’implantation de nouveaux réacteurs nucléaires au Bugey
Lors de la séance publique du 28 février 2025 au Conseil départemental de l’Isère, notre groupe Isère Écologie & Solidarites a pu réaffirmer son opposition au nucléaire grâce à l’intervention de Thierry Badouard.
Alors que la majorité départementale présente un vœu en faveur de l’implantation de deux réacteurs EPR2 sur le site du Bugey dans l’Ain, nous rejetons une vision dépassée de l’énergie, qui continue de détourner les investissements des véritables alternatives durables.
En effet, si le nucléaire est une solution faiblement émettrice de gaz à effet de serre, cette vision réductrice masque de nombreuses problématiques majeures :
Une souveraineté illusoire
La France ne dispose pas de ressources en combustibles nucléaires et doit les importer, notamment d’Australie ou du Canada, voire historiquement du Niger et du Mali, avec lesquels les tensions diplomatiques ont restreint l’accès à ces ressources. Cette dépendance contredit l’argument de souveraineté mis en avant par Vincent CHRIQUI, membre de la majorité départementale.
Insécurité financière et rentabilité économique hasardeuse
Aucun assureur ne souhaite couvrir les projets nucléaires, tant les montants en jeu et les risques sont faramineux. Les surcoûts et retards sont courants : le projet de Flamanville accuse plus de 12 ans de retard et un budget multiplié par six. En Angleterre, EDF a dû provisionner plusieurs milliards d’euros supplémentaires pour Hinkley Point, prouvant que ces projets représentent un risque financier irresponsable.
La question irrésolue des déchets
Les déchets nucléaires restent présents dans l’environnement pour des dizaines, voire des milliers d’années. Leur traitement est extrêmement coûteux et leur stockage pose des problèmes de sécurité non résolus, transférant un coût écologique et une menace aux générations futures.
Un impact environnemental majeur sur l’eau et la biodiversité
Les centrales nucléaires nécessitent le prélèvement d’énormes volumes d’eau pour leur refroidissement, ce qui contribue au réchauffement des cours d’eau et menace la biodiversité. Alors que les périodes de sécheresse s’allongent et que l’étiage du Rhône diminue, l’impact de ces installations représente une vraie problématique pour l’ensemble du territoire en aval des centrales.
En conclusion, réduire le nucléaire à son faible impact sur les émissions de gaz à effet de serre est une vision partiale et incomplète. Face aux risques, aux coûts, à la dépendance aux ressources et aux problématiques écologiques qu’il engendre, nous refusons de soutenir l’implantation de nouveaux réacteurs nucléaires et réitérons notre engagement en faveur d’une transition énergétique durable et responsable.