Carrière de La Rivière : l’exploitant prolonge volontairement la situation de blocage du territoire.

Nous, élu·es départementaux, députée et sénateur, dénonçons l’entrave répétée et délibérée de la société Carrière de La Rivière, composée d’Eiffage et Carron. Depuis l’effondrement du 25 juillet 2024, elle refuse d’engager les études nécessaires à la sécurisation du site. Cette absence d’action retarde indéfiniment le lancement des travaux pour rétablir la RD 1532 et un retour à la normale pour la population, les activités et l’environnement.

Après trois mois d’attente, et face au silence de la préfecture de l’Isère, nous avons saisi la commission d’accès aux documents administratifs (CADA). Celle-ci a rendu un avis favorable à la communication des documents. La préfète a fini par transmettre certains éléments réclamés depuis le 2 mai 2025. Ces documents concernaient les actions de l’État pour la sécurité du site exploité par le groupe Eiffage.

Parmi les pièces obtenues, nous avons constaté l’entrave constante d’Eiffage à lancer et fournir les études imposées par l’État. Ces études doivent définir les mesures nécessaires pour sécuriser et stabiliser le périmètre effondré. Elles sont indispensables pour préparer les futurs travaux de reconstruction de la RD 1532.


Des obligations ignorées malgré l’urgence

Ces études conditionnent aussi la remise en état et la cessation d’activité. En refusant de les commander, Eiffage empêche l’action publique et prolonge le désordre. Habitants, services publics, agriculteurs et entreprises de 14 communes sont directement touchés : Beaulieu, Cognin-les-Gorges, Izeron, L’Albenc, La Rivière, Poliénas, Rovon, Saint-Gervais, Saint-Marcellin, Saint-Quentin-sur-Isère, Saint-Romans, Têche, Tullins et Vinay.

Les services de l’État avaient pourtant imposé des mesures d’urgence à l’entreprise par deux arrêtés préfectoraux des 26 juillet et 2 août 2024. Ces textes obligeaient l’exploitant à commander des études géotechniques pour prévenir un nouvel éboulement, actualiser l’étude de dangers et détailler les risques pour la sécurité du site. Les conclusions étaient attendues pour le 2 novembre 2024.

Malgré un chiffre d’affaires de 23,4 milliards d’euros et un bénéfice net d’un milliard en 2024, Eiffage n’a pas respecté ces obligations.


Un calendrier repoussé sans sanction

Le 19 novembre 2024, la préfecture a repoussé le délai au 20 décembre. Pourtant, il était déjà établi qu’Eiffage avait refusé de commander les études. Le 10 décembre, la société Carrière de La Rivière a déclaré ne pas avoir les compétences pour définir un dispositif de surveillance ni pour mener les investigations techniques.

L’inspection des installations classées a tout de même rencontré les dirigeants d’Eiffage et Carron le 16 décembre 2024. À la suite de cet échange, la préfète de l’Isère a pris, le 18 avril 2025, un nouvel arrêté. Celui-ci repousse encore au 31 décembre 2025 la remise des études. Elles doivent pourtant apporter les éléments nécessaires pour prévenir un nouvel éboulement et compléter l’étude de dangers.

Aucune sanction administrative prévue par le code de l’environnement n’a été prise. Nous ignorons aussi si le parquet de Grenoble a ouvert une enquête préliminaire.


Une situation intenable pour la population locale

Cette affaire est d’autant plus préoccupante qu’Eiffage exploite aussi l’autoroute AREA, par concession publique. Or, la fermeture de la RD 1532 entraîne un report de circulation vers les péages de cette autoroute, au bénéfice direct du groupe.

Cette attente prolongée est inacceptable.

Signataires :
Groupe Isère Écologie et Solidarités – Département de l’Isère
Sandrine Nosbé, Députée
Guillaume Gontard, Sénateur

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