Budget primitif 2025 : Intervention de Pauline Couvent au sujet de la politique de soutien aux personnes âgées

 Lors de la séance publique du 28 février 2025, Pauline Couvent est intervenue pour porter la position du groupe IES au sujet de la politique de soutien aux personnes âgées.

Alors que la population française vieillit rapidement, les besoins en matière d’autonomie et de soutien aux personnes âgées augmentent. Pourtant, le Budget Primitif 2025 ne reflète pas cette réalité. La réduction des financements pour l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) soulève des questions sur la capacité des collectivités à répondre aux défis démographiques. Et à maintenir la qualité de vie des seniors.

Un vieillissement démographique mal anticipé

La population française vieillit : entre 2030 et 2040, le nombre de personnes âgées de 85 ans et plus augmentera de 58 %, selon le Conseil Économique Social et Environnemental. C’est une chance : vivre plus longtemps, et créer de nouveaux emplois dans la “silver economy”.

Les personnes âgées souhaitent vieillir chez elles et rester autonomes le plus longtemps possible. C’est là que le Département, collectivité cheffe de file de l’autonomie, joue un rôle majeur. Et ce rôle est amené à croître.

Mais ce contexte de besoins croissants ne se reflète pas dans les chiffres qui nous sont soumis pour 2025. Certes, nous saluons l’investissement prévu dans la professionnalisation de l’aide à domicile, notamment via la télégestion.

Mais sur l’APA à domicile, qui constitue la plus grande part du budget autonomie, le compte n’y est pas. En 2024, nous avons voté 100 millions d’euros. Une somme proche de ce qui a été effectivement dépensé selon le compte administratif. En 2025, le budget primitif prévoit… 92 millions. Soit 8 millions de moins, alors que les besoins explosent.

Autrement dit, il est proposé de faire plus, avec moins. À moins que les besoins aient été sous-évalués ?

Une logique de réduction déguisée

En commission thématique, nous avons interrogé sur ce chiffre. Il nous a été répondu qu’un travail de requalification des critères d’aide était en cours pour les personnes en faible dépendance. En clair : elles seront moins accompagnées.

Leur entourage ou leur famille devra prendre le relais – s’ils le peuvent. Pour celles et ceux qui n’ont pas les moyens de faire appel à de l’aide hors plan d’aide, ce sera un renoncement.

C’est en totale contradiction avec le schéma autonomie voté il y a deux ans. Ce dernier misait sur la prévention et le vieillissement en bonne santé.

Pendant des décennies, la prise en charge de la dépendance a progressé en France. Grâce à la socialisation des coûts, inspirée des modèles hollandais ou finlandais : permettre à toute personne âgée, quel que soit son revenu ou son réseau, de rester chez elle et d’être aidée.

Aujourd’hui, ce modèle s’effrite. Par manque de financements. D’abord au niveau national, comme les écologistes le rappellent régulièrement. Mais aussi ici, dans ce budget primitif 2025, pour les personnes les moins dépendantes.

Car ce budget est un choix. Et ce choix risque de priver certaines personnes âgées du soutien dont elles ont besoin. Nous, nous aurions fait un autre choix.

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