Budget primitif 2025. L’eau : l’intervention de Marie Questiaux

Intervention de Marie Questiaux – Budget de l’eau en Isère
Lors de la séance publique du 28 février 2025, Marie Questiaux est intervenue pour porter la position du groupe IES au sujet du budget alloué à la politique de l’eau.
Le groupe IES dénonce la forte réduction du budget de l’eau en Isère. Cette baisse affecte les actions essentielles à la préservation de la qualité de l’eau. Paradoxalement, près d’un million d’euros est maintenu pour un projet d’irrigation des grandes cultures céréalières, soutenant un modèle agricole intensif.
Nous appelons à un modèle agricole plus respectueux de l’environnement, moins dépendant de l’irrigation, et à un investissement renforcé dans une gestion durable de l’eau. Ce sont là des leviers indispensables face aux défis climatiques et environnementaux à venir.
Un budget en recul et un paradoxe évident
Le budget de l’eau passe de 6,5 millions à 3,5 millions d’euros. Une coupe nette de 3 millions d’euros, qui touche en priorité les actions locales. Les aides aux organismes et communes engagés dans l’assainissement, le suivi des rivières ou la préservation de la ressource sont drastiquement réduites.
Pourtant, en pleine période de restrictions, un financement est étonnamment conservé. Près d’1 million d’euros reste dédié à un projet d’irrigation pour les grandes cultures céréalières.
Nous sommes donc face à un paradoxe inquiétant :
👉 D’un côté, on supprime les soutiens à la protection de l’eau.
👉 De l’autre, on continue à financer un modèle agricole intensif. Ce modèle a pourtant un impact bien documenté sur la biodiversité, les nappes et la santé humaine.
Quelle est la logique ? Pourquoi continuer à alimenter un système qui va à l’encontre des intérêts collectifs et des besoins écologiques du territoire ?
Une vision dépassée, des conclusions ignorées
Le Département a récemment commandé une étude prospective sur l’eau en Isère. Elle est riche d’enseignements et alerte clairement sur la nécessité d’agir face aux effets du changement climatique.
Les tensions sur la ressource vont s’aggraver dans les années à venir. Les décisions d’aujourd’hui engagent notre capacité à y faire face.
Mais les conclusions que nous en tirons ne semblent pas partagées. Pourtant, les constats scientifiques sont clairs :
✅ Il faut adapter les pratiques agricoles aux sécheresses à venir.
✅ Il faut repenser les cultures, en privilégiant des modèles moins consommateurs d’eau, et plus respectueux des sols.
Prélever toujours plus d’eau sans remettre en question un système qui appauvrit les sols et pollue les rivières, c’est fragiliser durablement nos territoires.
Un appel pour un changement de cap
Il est urgent d’accompagner les territoires vers une agriculture plus sobre en eau. Il faut soutenir les collectivités locales qui œuvrent déjà pour une gestion durable de cette ressource essentielle.
Or, ce budget prend la direction inverse. Il délaisse la résilience et l’anticipation pour maintenir un modèle dépassé.
C’est pourquoi nous demandons un budget à la hauteur des enjeux. Un budget qui investit réellement dans la transition, dans la protection de notre environnement, et dans la résilience de l’Isère.