Budget primitif 2025. Silence radio de la majorité sur un fond de réserve de 28 millions d’euros, l’intervention de Marie Questiaux

Lors de la séance publique du 28 février 2025, Marie Questiaux est intervenue pour porter la position du groupe IES sur le Budget Primitif 2025 du département de l’Isère.
Nous avons exprimé nos fortes inquiétudes face au budget 2025 présenté par la majorité. Derrière les annonces d’un engagement préservé envers les partenaires du Département, la réalité est tout autre : un désengagement progressif des politiques sociales et un recul net sur les politiques environnementales. Nous condamnons des choix budgétaires qui manquent de cohérence.
Un fonds de réserve disproportionné et non débattu
L’un des points les plus préoccupants de ce budget est la constitution d’un fonds de réserve de 28 millions d’euros. Nous soutenons la nécessité d’anticiper les risques liés aux catastrophes naturelles, notamment après celle de la Bérarde. Cependant, le montant très élevé de cette réserve interroge.
Ce fonds s’ajoute aux 15 millions d’euros que le Département n’aura plus à engager pour la dette du SMMAG à partir de 2026.
Alors pourquoi un tel niveau d’épargne, alors que de nombreuses politiques essentielles subissent des coupes ? Ce chiffre n’apparaît nulle part dans le rapport principal. Il faut aller le chercher à la 216ᵉ page des annexes.
Pendant les deux jours de débat, la majorité n’en a jamais parlé. Cette méthode questionne. Il s’agit pourtant d’une première pour le Département, avec des conséquences directes, comme des licenciements chez nos partenaires.
Nous nous demandons donc si cette réserve est réellement proportionnée aux enjeux. Sert-elle à masquer des choix politiques qui seront révélés à l’automne, lors de la décision modificative ? Après les chiffres incohérents du débat d’orientation budgétaire, il ne faudra pas que la majorité se plaigne d’un ajustement des dépenses sociales.
Un budget d’investissement qui masque des arbitrages injustes
Le budget 2025 prévoit une hausse de 17 millions d’euros des dépenses de fonctionnement par rapport à 2024. Dans le même temps, les dépenses sociales diminuent de 11 millions.
La majorité se félicite d’un budget d’investissement ambitieux. Pourtant, il repose sur une stratégie assumée de restriction des dépenses de fonctionnement, notamment sur les politiques sociales et environnementales. Cela fragilise de nombreux secteurs clés.
Quelques décisions contestables :
❌ 7 millions d’euros alloués à l’aéroport de Saint-Geoirs, alors que d’autres besoins sont prioritaires.
❌ Extension du réseau routier, au détriment de projets plus structurants pour l’avenir.
Tandis que :
👉 Le budget pour les personnes âgées diminue. Cela contredit le schéma autonomie, qui prône prévention et maintien en bonne santé.
👉 En protection de l’enfance, les associations sont mises sous pression, alors que les besoins augmentent sans cesse.
Cette contradiction illustre un recul assumé du Département dans son engagement envers les plus vulnérables.
Les politiques environnementales aussi touchées
❌ Fin du registre des cancers en Isère. Il ne sera plus possible de financer l’évaluation scientifique de liens entre pollutions et cancers.
❌ Réduction drastique du soutien aux organismes GEMAPI, sans garantie sur le suivi de la qualité des eaux.
❌ Fin des aides à la rénovation thermique des logements.
❌ Réduction massive du programme « 1 arbre, 1 habitant » sur l’axe forestier, au profit de projets bien moins pertinents.
La boussole Isère Durable n’aura tenu que quelques mois avant de perdre le nord.
Nous posons donc la question : ces choix servent-ils réellement les Iséroises et les Isérois ?