Budget primitif 2025 : Intervention de Marie Questiaux : « un arbre, un habitant » : bilan mitigé à mi-mandat

Lors de la séance publique du 28 février 2025, Marie Questiaux est intervenue pour porter la position du groupe IES au sujet de la politique « Un arbre, un habitant » du Département.
Ce programme avait pour objectif de renforcer nos forêts face au changement climatique. À mi-parcours, les résultats sont contrastés. Ils révèlent des limites importantes dans la mise en œuvre et l’atteinte des ambitions initiales.
Il y a quelques années, la majorité lançait ce programme en grande pompe. L’objectif était clair : planter massivement pour lutter contre le dérèglement climatique et adapter les forêts aux défis à venir.
Un budget de 14 millions d’euros avait alors été annoncé. Il devait se répartir sur quatre axes :
- Forestier
- Cadre de vie
- Agricole
- Patrimoine
Des ambitions aux résultats décevants
Nous sommes à mi-mandat. Où en sommes-nous concrètement ?
📉 Sur l’axe forestier, seulement 200 000 arbres plantés en trois ans, pour 1 million d’euros investis.
📉 En 2025, moins de 700 000 € sont prévus pour ce même axe.
À ce rythme, la moitié du budget global ne sera pas réalisée d’ici 2028.
En commission, j’ai demandé pourquoi un tel écart par rapport aux prévisions.
On m’a répondu que les arbres seront bien plantés… mais que cela coûte moins cher que prévu.
On pourrait s’en réjouir. Mais dans les faits, cette réponse masque une réalité tout autre.
Une ambition dévoyée
Le problème n’est pas seulement le montant. C’est la nature des projets financés.
Au lieu d’investir dans de véritables reboisements à grande échelle, le programme s’est dispersé. Il se limite souvent à des plantations anecdotiques.
Que voit-on sur le terrain ?
- Des projets locaux avec quelques dizaines d’arbres, ici ou là.
- Aucune vision globale pour anticiper les évolutions climatiques.
- Un suivi quasi inexistant, faute de moyens à l’ONF.
Nous sommes loin d’une stratégie climatique efficace. Loin aussi des expérimentations pourtant nécessaires sur les essences adaptées au futur climat de l’Isère.
Un vrai choix budgétaire à revoir
Nous le disons clairement :
💬 Il aurait été bien plus pertinent d’allouer directement ce budget à l’ONF.
Avec cet argent, l’ONF aurait pu porter quelques projets ambitieux sur plusieurs hectares, permettant : ✅ Des expérimentations scientifiques sur les essences résilientes.
✅ Un suivi rigoureux, à long terme.
✅ Un impact réel sur le carbone et la résilience face aux sécheresses.
Mais aujourd’hui, la politique forestière du Département s’est réduite à un symbole.
Un arbre, un habitant ?
Oui… mais sans ambition, sans cohérence, et sans les moyens promis au départ.
Une politique de communication, pas de transformation
Ce programme, qui devait porter une action forte pour la forêt, devient un simple outil de communication. L’argent n’est pas investi là où il était censé l’être.
👉 Alors que les sécheresses et les incendies se multiplient, nous aurions dû agir plus fort.
👉 Alors que nos forêts souffrent, nous aurions dû investir dans leur adaptation.
Nous demandons donc un recentrage du programme sur des projets concrets, portés par des acteurs compétents et suivis dans le temps.
Face au changement climatique, ce n’est pas de discours dont nous avons besoin.
Ce sont des actions efficaces, mesurables, durables.