BUDGET 2026 : Intervention de Marie Questiaux sur l’environnement et l’écologie

Écologie – Le programme « Un arbre, un habitant » devait incarner l’ambition écologique de notre département. Pourtant, il apparaît aujourd’hui comme une coquille vide. Le symbole manque de substance. Pendant ce temps, nos villes étouffent sous les vagues de chaleur. Nos forêts subissent la sécheresse.
Dès le départ, nous avions alerté sur les failles du dispositif. Le périmètre était mal pensé. Les intercommunalités étaient absentes. Les projets financés se limitent souvent à des plantations anecdotiques. Ils manquent de vision globale et de suivi rigoureux. Où est l’ambition climatique annoncée ? Où se trouve la stratégie d’adaptation pour nos territoires ?
Les autorisations de programme pour 2026 chutent de 2,5 millions d’euros. À ce rythme, la moitié du budget ne sera donc même pas utilisée d’ici la fin du mandat. La majorité départementale avait présenté ce programme comme un symbole. Il restera alors le symbole du coup d’épée dans l’eau. Ce n’est pas le seul grand coup de communication qui échoue. Aussi, la majorité départementale avait promis 5 millions d’euros pour restaurer les bâtiments dégradés lors des émeutes de 2023. Finalement, seuls 500 000 € auront été dépensés.
Des alertes ignorées et une montagne menacée
Pour les Espaces Naturels Sensibles, nous avions alerté sur les effets du nouveau règlement. Il allait empêcher la création de nouveaux ENS. Il risquait aussi de freiner l’extension du réseau pour la biodiversité. Les faits confirment ainsi nos craintes. Le nombre d’ENS n’a pas évolué en un an. Le nombre d’hectares non plus.
Pire encore, la majorité départementale a pu influer auprès du Tour de France pour obtenir deux villes-étapes en Isère. Mais a-t-elle pensé au tracé qui monte à l’Alpe d’Huez par le col de Sarenne ? Cette route pastorale est destinée aux bergers. Elle est limitée à 20 km/h. La zone est extrêmement sensible. Elle abrite des espèces animales rares.
Comment protéger ce lieu quand des dizaines, voire des centaines de milliers de spectateurs seront présents ? Les lagopèdes couvent au sol. Leurs petits naissent en juillet, en plein milieu de cette étape. Les aigles royaux seront aussi impactés. Toute la faune et la flore vont souffrir pour une seule journée d’insouciance. Ainsi, une pétition affirme que le col de Sarenne sera transformé en « le plus grand stade du monde ».
Pourtant, la montagne nous alerte et s’effondre. Les derniers éboulements à la Dent de Crolles et en Oisans le montrent.
Enfin, je terminerai par une citation de Victor Hugo : « C’est une triste chose de songer que la nature parle et que le genre humain n’écoute pas. »
